Bruno Dumont

Enseignant en philosophie, Bruno Dumont fait ses premiers pas derrière la caméra en tournant des documentaires, des courts métrages et des films institutionnels. Dans le but de montrer une âpre réalité, il s’inspire de sa commune natale, Bailleul dans le Nord, et écrit son premier long métrage qu’il réalise en 1996 : La Vie de Jésus. Le film est récompensé par une Mention Spéciale Caméra d’Or à Cannes et par le prix Jean Vigo en 1997. Avec un style toujours aussi brutal et épuré, Dumont tourne L’Humanité, son second film, pour lequel il reçoit le Grand Prix du Jury au Festival de Cannes en 1999, doublé des prix d’interprétation masculine pour Emmanuel Schotte et féminine pour Séverine Caneele, deux acteurs non professionnels. Le palmarès provoque un scandale sur la Croisette.

En 2003, il s’éloigne du Nord de la France pour tourner en Californie un road-movie horrifique où se mêlent violence et sexualité. Son film s’intitule TwentyNine Palms. Le cinéaste renoue ensuite avec ses racines nordiques et réalise Flandres, un drame où le destin de jeunes fermiers va être bouleversé par la guerre. Dénonçant le dérèglement humain qu’un conflit peut provoquer, le cinéaste est de nouveau récompensé par le Grand Prix du Jury à Cannes en 2006.

Dumont se penche également sur le mysticisme religieux et ses dérives fanatiques dans Hadewijch (2009), qu’il tourne à Paris et au Moyen-Orient. Toujours dans cet esprit du mysticisme et de la spiritualité, le cinéaste réalise, trois ans plus tard, Hors Satan qui lui permet d’arpenter le tapis rouge de Cannes pour la quatrième fois. Son film est sélectionné dans la compétition Un certain Regard lors du 64e festival. En 2012, il encourage Joana Preiss à réaliser son premier long métrage qu’elle intitule Sibérie, et dans lequel ils jouent tous les deux à se filmer mutuellement dans une cabine de train.

L’année suivante, il emmène Juliette Binoche dans les plus obscurs recoins de l’esprit de Camille Claudel, internée par sa famille suite à la mort de son père.Camille Claudel 1915, biopic aux accents silencieux et lancinants, est présenté en compétition officielle au festival de Berlin.

Après avoir signé la remarquée mini-série P’tit Quinquin, présentée au dernier Festival de Cannes puis diffusée sur Arte, le réalisateur français travaille sur un long métrage intitulé Ma loute, à nouveau pour Arte. L’histoire, au début du 20e siècle, dans une petite station balnéaire du Pas-de-Calais, de deux familles du Nord que tout oppose et qui sont au coeur de mystérieuses disparitions.

Dans le communiqué d’Arte, Bruno Dumont déclare au sujet de Ma loute que « la force et le burlesque empoignent un drame, le portant aux confins du réel, à la cocasserie et son miroir déformant de nous-mêmes ». Le tournage de Ma loute, dont la distribution n’est pas encore connue, est prévu pour l’été prochain.

A noter que les coffrets DVD et Blu-Ray composés de l’intégralité de la filmographie de Bruno Dumont sont en vente depuis le 12 décembre.